Vous désirez tout savoir sur les Bouchons de vin ? C'est à dire sur les différentes solutions qu'a trouvé l'homme moderne pour bien sceller son bon vin dans ses bonnes bouteilles ? Eh bien ! Du bouchon en liège plein au bouchon en verre, en passant par le bouchon en liège reconstitué ou aggloméré, le bouchon à vis et le bouchon synthétique, Le Bon Tire-Bouchon vous explique tout sur ce passionnant sujet !
Au menu
- Le bouchon de liège
- Le DIAM : bouchon de liège aggloméré (et amélioré ?)
- Le bouchon synthétique
- Le bouchon à vis
- Le bouchon en verre/plastique Vino Seal
Les bouchons de vin dans le passé
Faisons d'abord un petit tour dans le passé :
L'humanité n'est pas née de la dernière pluie, ni du dernier vin, et cela fait donc des milliers d’années que des produits d'étanchéité sont utilisés pour sceller les récipients contenant du vin sous une forme ou une autre :
On sait que le liège était déjà utilisé par les Grecs et les Romains pour le scellement de leurs amphores, mais ils préféraient cependant le cuir, l’argile ou la cire.
Le verre quant à lui commença à être utilisé pour le scellement des bouteilles dans les années 1500.
1) Le bouchon de liège
Le liège n’a commencé à devenir le matériau d'étanchéité le plus estimé de tous ses concurrents qu’à la fin des années 1600 :
À cette époque en effet il est devenu possible de créer des bouteilles de vin en verre dotées d’une forme quasiment uniforme, normalisée :
C’était la condition nécessaire pour que les bouchons de liège prennent le pas sur ceux en cuir, argile, cire ou verre :
À goulot de bouteille normalisé pouvait répondre bouchon de liège normalisé.
Cette époque a donc vu le remplacement des bouchons de bouteille de vin en verre par ceux en liège.
En effet, bien qu’accomplissant bien leur tâche d'étanchéité (en conjonction avec un tissu faisant office de joint), les bouchons de verre n'étaient pas faciles à retirer sans casser la bouteille de vin qui les contenait.
De plus les bouchons en verre étaient chers et difficiles à fabriquer car ils étaient soufflés à la main tout comme les bouteilles en verre.
Ces deux soucis expliquent que, venant à la rescousse, les bouchons de liège soient devenus populaires très peu de temps après que les bouteilles en verre aient elles-mêmes commencé à gagner en popularité :
Ils étaient beaucoup moins chers à fabriquer que les bouchons en verre, et bien plus faciles à retirer de la bouteille !
L’invention du Tire Bouchon
Il fallut cependant attendre un siècle entier, vers la fin des années 1700, pour parvenir à créer des Ouvre Bouteilles faciles à utiliser, destinés aux amateurs de vin ou aux propriétaires de tavernes.
Ils étaient une conséquence de l’utilisation du liège comme matière pour boucher les bouteilles :
À la base, sans liège, point d’Ouvre Bouteilles.
Pourquoi ?
Parce que le liège offre une prise en bouteille, une qualité de scellement, bien supérieure à celle du verre, du cuir, de l'argile ou de la cire :
Il faut donc bien plus de force pour parvenir à le retirer de la bouteille qu'il scelle.
On ne peut le retirer à mains nues.
Bouteille en verre et bouchons de liège : mariage heureux
Et c’est cette association, ce mariage heureux pourrait-on dire, entre le liège et la bouteille en verre, qui a fait entrer le vin fin dans l'ère moderne.
Car c’est uniquement à partir de cette rencontre miraculeuse que le vin a acquit la capacité de vieillir et d'évoluer à l'intérieur de son contenant.
25 ans : point commun entre le liège et la vigne
Il est intéressant de noter que le liège et le vin ont un autre point commun :
Le chêne-liège doit être âgé d'au moins 25 ans avant que son écorce, le matériau utilisé pour créer le bouchon, puisse être récoltée.
Cet âge est similaire à celui des vignes dans la plupart des meilleures régions viticoles du monde.
Des scellements optimaux
Au XVIIe siècle les bouchons de liège sont devenus des scellements de premier choix, car on a très vite découvert qu’ils avaient la capacité de conserver optimalement le vin dans la bouteille, retardant considérablement le processus d'oxydation du divin liquide :
Ils permettaient au vin de vieillir et d'évoluer lentement avec le temps, bien à l’abri dans sa/son prison/carcan/abri (au choix ^^) de verre.
Pourquoi les bouchons de liège sont-ils optimaux pour la conservation du vin ?
Ils ne manquent pas d’air !
Cela est dû au fait que les bouchons en liège (ceux de qualité du moins), bien qu’ils empêchent la quasi totalité de l’air d’entrer dans la bouteille (et donc d’oxyder, d'endommager le vin) laissent toutefois passer une quantité minimale (et optimale !) d'oxygène dans le vin.
La mauvaise et la bonne manière
Cette quantité minimale et optimale est importante car lorsque l'air interagit avec le vin, c’est de deux manières littéralement opposées :
- Mauvaise manière : Il provoque l'oxydation du vin.
- Bonne manière : Il permet au vin de développer ses qualités secondaires, sa maturité, ainsi que d’expulser ses arômes indésirables.
Petite quantité d’air idéale
En effet les meilleurs bouchons permettent à près d'un milligramme d'oxygène de pénétrer dans la bouteille chaque année.
C'est la quantité d'air idéale pour éliminer les sulfites qui ont été sciemment ajoutés lors du processus d'embouteillage dans le but de conserver la fraîcheur du vin, tout en évitant les effets néfastes de l'oxydation.
Cette petite quantité d'air est parfaite pour aider les vins de garde à développer leur complexité pendant que les tanins sont occupés à s'assouplir.
Comment sont fabriqués les bouchons de liège pour le vin
Le liège : “fruit” du chêne liège
Le liège est produit à partir d’un matériau ressemblant assez à l’éponge :
L’écorce du chêne-liège.
Également connu sous le nom de Quercus Suber, les chênes-lièges sont des arbres vénérables et assez grands, atteignant à maturité jusqu'à 60 pieds de haut, et 12 pieds de circonférence.
Portugal : premier producteur mondial de liège
Les chênes-lièges sont principalement cultivés au Portugal.
En effet, 80% de la production mondiale de liège est originaire de ce petit pays béni !
Sachant que les 20% restants viennent pratiquement tous de sa voisine l’Espagne !
Eh oui ! La péninsule Ibérique fournit quasiment la totalité du liège mondial : étonnant non ?
La récolte du liège
Après qu’on ait récolté son écorce, le chêne-liège continue à produire du liège (son écorce repousse sans cesse jusqu’à la mort de l’arbre).
Cependant cela prend beaucoup de temps, ce qui explique pourquoi l'écorce du liège n'est récoltée qu'une fois tous les neuf ans environ.
Pour éviter que l’écorce du même arbre ne soit récoltée trop souvent, une fois que la précieux manteau a été retiré de l'arbre, chaque tronc est peint en blanc :
Cela permet aux agriculteurs de savoir quand ils peuvent retirer une nouvelle fois l’écorce de l'arbre : quand la peinture est recouverte.
Le séchage du liège
Après la récolte, le liège a besoin de temps pour sécher, c'est pourquoi l'écorce est placée sur des surfaces propres jusqu'à ce qu'elle soit débarrassée de son eau résiduelle.
Le séchage prend entre un et six mois selon l'humidité et la densité du liège.
Une fois que l'écorce en liège est suffisamment sèche, elle passe par plusieurs processus :
Le “bouillage” du liège
On commence par une ébullition du liège, qui a lieu dans de grandes cuves en acier inoxydable.
L'ébullition nettoie et stérilise le liège tout en le ramollissant, ce qui permet de le modeler à souhait.
La découpe du liège
Les bouchons de qualité optimale sont ensuite découpés à l'emporte-pièce dans l'écorce en liège, alors que les bouchons de moindre qualité sont fabriqués à partir de lambeaux et restes d'écorce de liège agglomérés et compressés.
Le lavage et la stérilisation des bouchons de liège
Après avoir été découpés, les bouchons sont à nouveau lavés, nettoyés, stérilisés puis séchés.
À ce stade, certains bouchons sont légèrement enduits de cire.
Ensuite les bouchons sont triés par qualité, mis en sac, et expédiés aux embouteilleurs et aux caves.
Rebouchage des bouteilles de vin (liège dégradé)
Lorsqu'un bouchon de vin se dégrade, le vin se dégrade aussi, en raison d'une exposition supplémentaire à l'air, qui à son tour provoque une oxydation prématurée du divin vin.
Avant que cela n'arrive, pour les bouteilles rares et coûteuses, il est possible de remplacer votre vieux bouchon en liège par un nouveau, sain et fringuant.
Cette pratique fait toutefois débat, comme on peut le lire dans cet article du Figaro sur le rebouchage des vieilles bouteilles de vin.
Problème du bouchon en liège : goût de bouchon
Le bouchon de bouteille de vin en liège a cependant un problème sérieux :
La possible infection par le TCA, molécule qui provoque ce que les collectionneurs de vin et autres professionnels du vin appellent le "vin en liège", ou “goût de bouchon”.
Quand un vin est atteint de ce mal, on dit qu'il est bouchonné.
Et les bouteilles de vin bouchonnées sont un problème sérieux dans l'industrie du vin, car on estime qu'elles représentent entre 5 et 10 % de toutes les bouteilles de vins non buvables.
Des bouchons alternatifs au bouchon en liège ont donc été -et demeurent- testés dans de nombreux pays producteurs de vin.
2) Le DIAM : bouchon de liège aggloméré (et amélioré ?)
Certains producteurs, qui veulent rester fidèles au liège mais désirent en même temps réduire leur risque de voir leurs bouteilles infectées par le TCA, se sont tournés vers le DIAM :
(source de l'image : DIAM)
Le DIAM est fabriqué à partir de liège naturel.
Mais au lieu d'utiliser de grandes plaques d'écorce de chêne-liège pour faire le bouchon, le DIAM est produit à partir de particules de liège collées ensemble afin de former un bouchon.
La plus grande impulsion pour le DIAM a sans doute eu lieu à partir de l'embouteillage du millésime 2014 en Bourgogne, lorsque le Domaine Leflaive a annoncé publiquement qu'il embouteillerait toute sa gamme Bourgogne blanc en de bouchons DIAM.
Ceci afin d’éradiquer les problèmes de pré-moisissure ou d'oxydation prématurée du vin.
Cela fut considéré comme une bonne et grande nouvelle dans le milieu international du vin, car la région viticole traditionnelle de Bourgogne est lente à changer ses habitudes, ou même à admettre qu'elles constituent un problème.
Une présentation en vidéo du DIAM :
3) Le bouchon synthétique
Les bouchons synthétiques créés à partir de plastique ont fait l'objet d'améliorations considérables depuis leur introduction.
Violet vin : erreur de jeunesse
Les premiers modèles de ces bouchons synthétiques étaient souvent d'un violet profond.
Bien qu'ils aient été dotés de cette couleur pour tenter de les faire ressembler à des bouchons ayant eu contact avec le vin, ils ressemblaient plus à du caoutchouc qu’autre chose.
Aujourd'hui cette erreur de jeunesse a été corrigée et ils sont créés pour ressembler exactement aux bouchons naturels.
Manque d’étanchéité
Le problème des bouchons synthétiques est l'absence d'étanchéité parfaite.
Ils laissent en effet entrer trop d'air dans la bouteille (on dépasse largement la dose minimale et optimale), ce qui provoque l'oxydation du vin.
Mauvaise odeur
Pire encore, de nombreux bouchons synthétiques sont connus pour leur légère odeur de caoutchouc ou de produit chimique, ce qui endommage inévitablement le vin.
Mauvais débuts
Behrens et Hitchcock, un producteur de Cabernet Sauvignon à Napa, en Californie, a été l'un des premiers partisans des bouchons en plastique.
Malheureusement la plupart des vins qu'il mit en bouteille avec ces bouchons synthétiques ne se sont pas bien développés.
Beaucoup se révélèrent défectueux.
On doit cependant noter que ces bouchons synthétiques se sont bien améliorés depuis leur création initiale.
Le paradoxe du bouchon synthétique
Le fait que les bouchons synthétiques permettent à l'air de s'infuser dans le vin plus rapidement que les bouchons normaux a conduit à cette situation paradoxale :
Certains viticulteurs les préfèrent aux bouchons de liège !
C’est même devenu pour eux un argument de vente important :
Les bouchons synthétiques induisant une transmission rapide de l'air dans le vin, cela accélère d’autant, de fait, leur maturation.
ArdeaSeal
Pour sa part le Domaine Ponsot a essayé de trouver une solution alternative en passant à l'utilisation des bouchons en plastique d'ArdeaSeal.
(source de l'image : ArdeaSeal)
4) Le bouchon à vis
Surtout utilisé en Australie
La pratique de l'utilisation de bouchons à vis en aluminium pour sceller les bouteilles de vin a commencé en Australie et en Nouvelle-Zélande dans les années 1970.
L'Australie est certainement le pays au monde qui a le plus amplement de tous adopté les bouchons à vis.
En Californie et en France aussi
Cependant certains producteurs Californiens, ainsi que d'autres installés dans la vallée du Rhône, ont également essayé de les utiliser.
À Bordeaux, Château Margaux expérimente les bouchons à vis pour le Pavillon Rouge depuis 2002.
Bouchon à vis : qu’est-ce que c’est ?
Les capsules à vis sont constituées d'un bouchon métallique muni d’une doublure à l'intérieur, collée au haut du bouchon.
Cette doublure intérieure vient se coller sur le rebord du goulot de la bouteille lorsqu’on visse le bouchon, afin d’en assurer l'étanchéité.
Importance de la doublure intérieure du bouchon à vis
La doublure intérieure du bouchon à vis, qui permet d’interdire à l'air d’entrer dans la bouteille de vin, est revêtue d’une importance capitale :
Dans le cas du bouchon de liège, comme ce matériau naturel est poreux, il permet une introduction minimale (et optimale, on le répète) d'oxygène dans la bouteille qu’il scelle.
Ce léger apport d’oxygène donne en théorie au vin sa capacité à bien vieillir, évoluer et s'améliorer de manière prolongée dans sa bouteille.
Pour ce qui est du bouchon à vis en revanche, on ne sait pas encore comment le vin va vieillir sur la longueur lorsqu'il est scellé avec.
De nos jours les fabricants de bouchons à vis ont toutefois amélioré leur produit de façon à lui permettre l'entrée de quantités limitées d'air dans la bouteille.
Problèmes du bouchon à vis
Cependant les capsules à vis posent également d'autres problèmes.
Des études ont montré qu’elles ne sont pas toutes appliquées correctement lors de leur mise en bouteille.
L'absence d'une étanchéité provoque alors une oxydation prématurée du vin, ce qui lui est grandement préjudiciable.
VinPerfect
La capacité des vins à vieillir en bouteille est primordiale pour les collectionneurs et les producteurs.
C’est pourquoi le manque de conclusions claires sur la capacité à vieillir des vins bouchés avec des capsules à vis est une préoccupation majeure.
Les progrès technologiques ont conduit à la création de VinPerfect, société qui développe le concept d’une série de couches de doublures à l’intérieur des bouchons à vis :
(source de l'image : VinPerfect)
Ceci afin de permettre d'adapter la quantité précise d'oxygène entrant dans la bouteille au développement spécifique du vin.
Ce qui devrait aider le vin à se développer de manière plus naturelle dans le temps...
5) Le bouchon en verre/plastique Vino Seal
Certains producteurs, principalement en Europe, ont adopté quant à eux les bouchons en verre ou plastique Vino Seal.
Le Vino Seal est un bouchon en verre (parfois en plastique) qui crée une étanchéité parfaite à l’intérieur de la bouteille qu’ils scellent.
Ceci grâce à un petit joint en forme d’anneau et en matière synthétique (Elvax) qui vient s’apposer sur le haut du goulot de la bouteille à sceller.
(source de l'image : Vino Seal)
Trop d’étanchéité tue le (bon) vin
Problème : l’étanchéité parfaite est une mauvaise chose pour les vins, qui doivent vieillir en bouteille afin de se développer en profitant de la dose minimale/optimale d’oxygène pénétrant dans la bouteille grâce au bouchon de liège ou à vis de qualité.
Ce problème de manque d’échange d'oxygène dans le vin, qui ne permet pas un long vieillissement du précieux liquide, associé au coût élevé du bouchon en verre, ne l'ont pas aidé à être largement accepté.
La conclusion du Bon Tire-Bouchon
Le vieux dicton selon lequel rien ne dure éternellement est particulièrement vrai dans cet auguste milieu qu'est le milieu du vin.
Cela fait 400 ans que les bouchons de liège se sont imposés comme choix incontesté pour boucher les bouteilles de vin.
Cependant avec toutes les alternatives disponibles, on estime que seulement 70% des bouteilles de vin sont aujourd'hui fermées avec des bouchons naturels.
Cela dit, il est au bout du compte fort peu probable que les bouchons de liège se retrouvent un jour remplacés comme moyen de scellage de choix pour les meilleurs vins.
Le romantisme l'empêche, ainsi que la tradition.
Surtout, ce claquement spécial <POPS !> qui nous enchante, nous Compagnons de la Bouteille à Ouvrir, et nous fait savoir que nous sommes sur le point de boire un vin qu'aucune technologie ne saurait améliorer. :)
Alors :
À vos bouteilles !
Et à vos Tire Bouchons !
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👉 Ce tour d'horizon des Bouchons étant désormais clos, peut-être voudrez-vous savoir comment choisir un Tire Bouchon ?
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